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Prévention des RPS : 3 étapes pour réduire efficacement les risques psychosociaux
Prévention des RPS : 3 étapes pour réduire efficacement les risques psychosociaux
- Modifié le 
21
November
2022

Prévention des RPS : 3 étapes pour réduire efficacement les risques psychosociaux

La prévention des risques psychosociaux est au cœur de votre problématique d’entreprise ? Découvrez comment identifier, diagnostiquer et prévenir les risques.

RPS
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La prévention des RPS (risques psychosociaux) est au cœur des problématiques des entreprises en 2022.

Si vous cherchez à comprendre quelles sont les obligations de l’employeur et comment bien mettre en place une stratégie de prévention des risques psychosociaux, alors vous êtes au bon endroit. 

Nous allons voir ensemble les 3 étapes essentielles : 

  • L’enquête : avec des questionnaires de santé au travail
  • Le diagnostic : grâce à des indicateurs précis. 
  • La mise en place de prévention, réduction et suppression des risques. 

Risques psychosociaux au travail : définition

Avant de définir les risques psychosociaux, il convient de distinguer la notion de “risque” et celle de “danger”. 

Le risque est l’exposition à un ou plusieurs dangers, il s’agit de la probabilité qu’un danger se réalise. 

Un danger : objet, procédé ou situation qui peut conduire à des conséquences néfastes 

Le risque est l’exposition à un ou plusieurs dangers. 

Définition du ministère du travail

Ce qui fait qu’un risque pour la santé au travail est psychosocial,  n’est pas sa manifestation mais son origine. 
Les risques psychosociaux seront définis comme les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental.

Les risques RPS peuvent donc être générés par l’activité elle-même et/ou par l’organisation, les conditions et les relations de travail

Exemples de risques psychosociaux

Afin de vous aider à comprendre la distinction entre les deux, nous vous partageons plusieurs exemples. 

Voici une liste, non exhaustive de danger : 

  • Pénibilité : Objets lourds, horaires changeants,
  • Sécurité des travailleurs : manque de matériel ou de moyens pour effectuer correctement ses missions,
  • Obligation de résultat : Objectifs imposés par la direction, qui semblent inatteignables,
  • Relations sociales : Relations avec les clients et avec la direction difficile, problèmes de communication…

Et voici une liste non exhaustive de risques pouvant être reliés à ces dangers : 

  • Nervosité,
  • Fatigue importante,
  • Insomnies,
  • Palpitations. 

Les risques sont donc, dans notre cas, des potentielles conséquences psychiques liées aux conditions de travail des collaborateurs. 

Loi et réglementations sur les risques psychosociaux

Il existe 3 lois à connaître afin d’être en règle au niveau du code du travail français. Elles incombent toutes trois le dirigeant d’entreprise, mais la bonne application de ces lois est souvent à la charge du DRH

1. L’obligation de prévenir les risques 

Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, l’employeur se doit d’évaluer, de contrôler et d'amoindrir les risques liés à l’activité, y compris les risques psychosociaux. 

L’INRS explique : 

Une obligation générale de sécurité incombe à l'employeur. Il lui revient d'évaluer les risques, y compris psychosociaux, et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.

2. L’accord national sur le stress au travail 

Rendu obligatoire par un arrêté ministériel en 2009, cet accord est toujours plus que d’actualité. Il rappelle que, dès qu’une problématique liée au stress survient (c’est-à-dire qu’elle a été identifiée par les équipes, ou/et la direction) une action doit être entreprise pour le prévenir, l’éliminer, ou du moins le réduire. 

Dans certains cas, il est impossible d’éliminer le stress (incombe à la nature même du métier), mais la prise en compte de solutions pour l’amoindrir peut suffire à être en règle au niveau du code du travail. Dans d’autres cas, notamment si les raisons sont organisationnelles ou relationnelles, l’employeur se doit d’agir pour supprimer les facteurs de stress.

L’accord explique que la responsabilité est à la charge de l’employeur et qu’il peut concerner une partie du personnel (généralement les ressources humaines ou le responsable QVT), 

3. L’accord national sur le harcèlement et la violence au travail

Celui-ci arrive juste après, en 2010 et continue d’être fortement sollicité. En France, le pourcentage de salariés subissant de la pression ou du harcèlement est très élevé, puisqu’il correspond à 3 employés sur 10. 

% des salariés subissant un harcèlement au travail

Source : Ipsos

Alors cet accord se doit d’être respecté à la lettre par la direction, c’est-à-dire : 

  • Suivi des plaintes des collaborateurs,
  • Strict respect de la confidentialité des salariés,
  • Enquêtes approfondies sur les incidents de ce type,
  • Sanction disciplinaire pour les parties responsables,
  • Sanction disciplinaire en cas de fausse accusation,
  • Médiation
  • Recours à des professionnels de santé (psychologue, médecine du travail). 

Maintenant que nous avons vu concrètement quelles étaient les obligations de l’employeur, nous allons pouvoir nous concentrer plus en détails sur la bonne exécution de la diminution des risques, en 3 étapes !  

3 étapes pour réduire efficacement les risques psychosociaux

1. Enquête sur les risques psychosociaux

La première étape est de mener une enquête interne. 

Tout d’abord, il va falloir estimer les “dangers” qui peuvent provoquer des risques psychosociaux

Le ou la responsable chargé.e d’analyser et de traiter les risques devra alors comprendre quels sont les facteurs de stress dans l’entreprise

Après avoir fait une liste des dangers, comme par exemple : 

  • Travail de nuit,
  • Charge de travail intense durant une période donnée,
  • Turnover important, 
  • Pression des résultats. 

Il faudra alors comprendre les risques potentiels liés à ces dangers : 

  • Angoisse, 
  • Fatigue,
  • Perte d'intérêt pour l’activité (aussi appelé bore-out)

La dernière étape est donc d'interroger directement les salariés. Il existe plusieurs méthodes : réunions de groupes, questionnaires anonymes, meetings individuels… 

Afin de vous faciliter la tâche et de s’assurer que vous n’oubliez aucune question importante, l’INRS vous propose deux questionnaires à télécharger : 

Celui-ci concerne l’accord de la prévention du stress et des risques psychosociaux au travail :

Télécharger ici le questionnaire Karasek.

Et un second, lié spécifiquement au déséquilibre entre les efforts requis par l'activité et la reconnaissance reçue.

Télécharger ici le questionnaire Siegrist. (mise à disposition par midi-ctes)

Afin de parfaire au mieux votre audit interne, vous pouvez y ajouter, et nous vous conseillons même de le faire, des questions pertinentes.

En effet, ces questionnaires pourraient ne pas prendre en compte certains facteurs spécifiques à votre entreprise. 

De plus, vous pouvez y ajouter des questions ouvertes demandant quelles améliorations les employés aimeraient voir au sein de la société ? 

Vous pouvez aussi ajouter, à titre indicatif, de la documentation sur les risques psychosociaux et la liste de ces derniers afin de mieux informer vos équipes. 

Gardez cependant en tête que la prévention des RPS nécessite des expertises poussées et souvent chronophages. N’hésitez pas à vous appuyer sur l’expertise de professionnels. 

Holivia permet d'accompagner les salariés afin de réduire leur stress et les guider vers le mieux-être et aider à se sentir mieux. 

Liste des risques psychosociaux

Comme nous l’avons déjà évoqué, les risques peuvent être liés à l’activité, l’organisation ou les relations de travail. Afin que vous ayez toutes les cartes en main pour réaliser au mieux le diagnostic, voici la liste des risques

  • Troubles de la concentration, 
  • Troubles du sommeil,
  • Irritabilité, 
  • Nervosité, 
  • Fatigue importante, 
  • Palpitations,
  • Insomnies,
  • Crises d’angoisse,
  • Crises de panique,
  • Sautes d’humeur,
  • Absentéisme
  • Besoin d’isolement,
  • Traumatismes, 
  • Excès de violence, 
  • Perte d’appétit,
  • Problèmes digestifs,
  • Problèmes cardiovasculaires,
  • Maux de dos,
  • Troubles dépressifs,
  • Épuisement,
  • Pensées suicidaires,

Nous pouvons ajouter à cette liste un nombre important d’exceptions liées à la spécificité de chaque métier. 

On rappelle alors qu’un risque psychosocial est un risque pour la santé physique et mentale des travailleurs. 

L’INRS nous rappelle alors dans cette infographie les trois grands types de risques et leurs conséquences pour le salarié : violences externes, violences internes et stress au travail. 

De ce fait, les mesures de prise en charge doivent être en adéquation avec les risques encourus par les collaborateurs. 

2. Faire un diagnostic complet des RPS 

Une fois les questionnaires reçus, il va falloir les traiter, les analyser et mettre en place des mesures adéquates en prenant d’abord en compte ce qui est le plus urgent. 

Par exemple, 80% des employés trouvent que le rythme de travail est trop stressant. 

Il est donc du devoir de l’employeur, et/ou des équipes en charge du bien-être au travail de réduire ce pourcentage et d’éliminer les facteurs de stress. 

Le principe est simple, trouver des solutions durables afin de les proposer à l’ensemble des collaborateurs, lors d’une réunion sur la « qualité de vie et des conditions de travail » QVTC (anciennement qualité de vie au travail ou QVT) par exemple. 

Questionnaire qualité de vie au travail

Une fois que les solutions d'amélioration de la qualité de vie au travail ont été mises en place, il suffit de réaliser un second questionnaire et analyser à nouveau l’impact (cette fois-ci du changement) sur l’ensemble des salariés. 

Il s’agit donc de reprendre les mêmes questions, et d’en ajouter peut-être quelques-unes :

  • Avez-vous l’impression que de réelles solutions ont été mises en place ?
  • Vous sentez-vous mieux dans votre environnement de travail
  • Pensez-vous que votre stress a diminué ? 

Pour prévenir les risques, il faut s’assurer que les enquêtes soient réalisées de manière constante : au moins deux fois par an 

3. Démarche de Prévention des risques

Le plus important dans l’amélioration de la qualité de vie au travail est de prévenir les risques afin de s’assurer qu’ils ne deviennent pas de réels problèmes. 

Mais l’entreprise ne peut pas supprimer l’ensemble des facteurs de risques présents, ce qui nécessite d’avoir des dispositifs d’écoute et d’accompagnement individuel des salariés.

Ces dispositifs peuvent être déployés en situation de crise (accident, décès d’un collaborateur, attentat, etc…)

Ils peuvent être aussi déployés de façon pérenne pour accompagner au quotidien les salariés vers le mieux-être, et prévenir des situations de surmenage ou de burn-out.

Holivia propose un accompagnement constant et personnalisé de l’ensemble des collaborateurs. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette solution durable, nous vous invitons à consulter notre offre d’accompagnement

Prévention des RPS : ce qu'il faut retenir

N’attendez pas qu’il soit trop tard ou que ce soit trop grave pour agir. L’employeur est tenu responsable non pas seulement de l’amélioration de la qualité de vie au travail, mais aussi et surtout du diagnostic et de la prévention des risques

Prendre rendez-vous pour en discuter

Faq de l'article sur les risques psychosociaux

Voici les questions souvent posées par nos lecteurs, on espère pouvoir vous éclairer.

Quelles sont les conséquences des risques psychosociaux pour les salariés ?

Les conséquences peuvent être minimes, comme très graves. Elles dépendent de l’intensité du danger mais aussi de la capacité de tout un chacun à comprendre et vivre son stress. 

Ce que nous conseillons, c’est d’analyser les dangers, de faire un audit puis un diagnostic et d’offrir des solutions pour l’ensemble des collaborateurs, mais aussi de manière personnalisée. 

Chaque personne devrait donc être accompagnée en fonction de ses besoins. 

Quels sont les 6 grands facteurs de risques psychosociaux en entreprise ?

Michel Gollac, sociologue et statisticien, et Marceline Bodier, statisticienne à l'INSEE, ont identifié 6 grands facteurs de risques psychosociaux

  • 1. L’intensité et le temps de travail. 
  • 2. Les exigences émotionnelles.
  • 3. L’autonomie et les marges de manœuvre.
  • 4. Les rapports sociaux et la reconnaissance au travail.
  • 5. Les conflits de valeur.
  • 6. L’insécurité de la situation de travail.

Voilà, vous savez maintenant comment identifier, diagnostiquer et contrôler les risques en entreprises. N’oubliez pas que le plus important reste la prévention des risques psychosociaux afin d’éviter que des conséquences apparaissent au sein de votre entreprise. 

L’entreprise ne pouvant pas maîtriser 100% des risques, des dispositifs d’accompagnement individuel des collaborateurs sont nécessaires pour permettre à chacun de trouver le soutien et l’écoute dont il a besoin.

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