« La santé mentale, c'est l'énergie qui nous permet d’aller plus loin dans nos performances et dans nos réussites. »
Je suis Régis Blugeon, le Directeur des Affaires Sociales du groupe Saint-Gobain et le DRH pour l'ensemble des activités en France.
Comment la perception de la santé mentale a-t-elle évolué chez Saint-Gobain ?
Notre perception de la santé mentale, c'est la santé mentale au centre de nos politiques. Nous avons lancé, dans cette dynamique, un programme que nous avons appelé « Je prends soin de moi ». Il y a finalement deux dimensions : une dimension prévention et accompagnement de la santé physique, mais également une dimension tournée vers la santé mentale. Car la santé mentale, c'est ce qui nous permet d'avoir cette énergie, cette volonté, cet engagement qui nous permet d'aller plus loin dans nos performances et dans nos réussites.
Pourquoi la santé mentale est-elle un enjeu stratégique pour Saint-Gobain ?
La santé mentale, c'est le cœur du moteur de progrès du groupe Saint-Gobain. C'est aller chercher de l'énergie positive et donc, quelque part, réduire les sujets de freins, de blocages, voire de stress.
Nous avons véritablement cette dimension-là, qui est une dimension de progrès continu. Là où nous devons agir, c'est de faire de la santé mentale un axe de nos actions managériales.
Quelles actions mettez-vous en place pour renforcer la prise en compte de la santé mentale chez Saint-Gobain ?
Depuis 2022, nous avons lancé un programme chez Saint-Gobain qui s'appelle « Je prends soin de moi ». Dans le cadre de ce programme, des ateliers ont été ouverts sur nos sites industriels, mais également dans les secteurs, sur les territoires, pour nos métiers de la distribution. Ces ateliers sont tournés tout d'abord vers la prévention des troubles musculo-squelettiques, mais aussi vers la prévention de ce que nous appelons les RPS.
Maintenant, nous lançons une nouvelle plateforme qui s'appelle Holivia, tournée prioritairement vers la santé mentale.
Quel impact ces actions ont-elles eu sur les équipes et la culture managériale de Saint-Gobain ?
Nous avons lancé la plateforme Holivia au mois de mai. À aujourd'hui, il y a eu 2 700 collègues qui se sont connectés. 692 ont engagé une démarche de prévention auprès de professionnels de santé, auprès de psychologues, et nous avons pu éviter 39 burn-out.
Le deuxième outil qui nous sert à mesurer, c'est notre enquête annuelle de performance et d'engagement que nous appelons Me@Saint-Gobain. Cette enquête nous permet de mesurer les progrès en matière de conditions de travail, d'équilibre vie personnelle / vie professionnelle, d'engagement, de mobilité professionnelle, pour aller retrouver l’« extra mile » de l'énergie.
Quel message souhaitez-vous passer à vos pairs ou aux dirigeants d’autres entreprises ?
Pas de tabou sur la santé mentale, osons le dire. De la même façon que lorsqu'on vient au travail, on dit que l'on a mal aux coudes ou qu’on a mal aux genoux. Eh bien, il faut être ouvert, permettre d'avoir un environnement qui soit attentif, de telle manière que les sujets de tension, de perte de confiance en soi, de stress, on puisse s’en ouvrir et en parler, afin de s'inscrire dans une démarche de prévention, d'accompagnement, de soins.
Quel serait votre mot d’ordre pour faire avancer la santé mentale au travail ?
Le mot d'ordre, c'est : parler, oser.
C'est engager l'ensemble des parties prenantes sur le sujet de la santé mentale. Former pour déployer et pour accélérer.

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